Les banques en ligne sont l’apanage des jeunes, mais leurs offres de crédit immobilier peu négociables et leur processus d’accompagnement à distance sont néanmoins prohibitifs pour cette clientèle.
Les banques traditionnelles raffolent des jeunes clients
Les primo-accédants, ces jeunes en quête d’acquérir leur premier habitat, sont l’une des cibles favorites des établissements bancaires. Ce segment de clientèle est en effet un excellent pari sur l’avenir puisqu’il ouvre une source de PNB, le chiffre d’affaires des banques, importante générée tout au long de la relation.
Mais cette appétence reconnue sur cette cible offre en contrepartie un pouvoir de négociation à ces jeunes lors d’une demande de crédit immobilier. En fonction du profil et de la promesse de certains engagements, tels que la domiciliation bancaire durant une période déterminée, ces jeunes emprunteurs peuvent obtenir en retour des conditions de crédit avantageuses. Taux préférentiel, apport réduit ou nul, réduction sur le contrat d’assurance habitation, etc… la liste des privilèges pouvant être octroyés est longue.
Un apport obligatoire chez la plupart des acteurs digitaux
Maintenant, cet assouplissement des critères est bien plus complexe à percevoir chez une banque en ligne. Celles-ci formulent des offres dont les conditions ne peuvent être que très rarement négociées. Si une banque traditionnelle peut par exemple accepter de prendre en charge les frais annexes (frais de notaire et de dossier) avec un crédit immobilier sans apport, les banques digitales ne permettent pas de les intégrer.
Le problème est que les primo-accédants, du fait de leur jeune âge, ne sont pas toujours en mesure de fournir cet apport, fixé à environ 10% du prix de la transaction, avec leurs propres fonds. Ils n’ont en réalité pas eu le temps nécessaire pour assembler une épargne solide. Or, cette situation est généralement prise en compte par une banque ou un courtier dans la formulation de l’offre de prêt.
Des conditions de crédit moins modulables mais plus claires
Mais cette rigidité dans les offres de prêt à l’habitat, ressentie surtout chez ces jeunes, alloue néanmoins une meilleure visibilité des conditions sur les sites des banques en ligne. D’autant que la transparence semble être un des chevaux de bataille de leurs politiques. Concrètement, les conditions d’emprunt sont plus transparentes et gravées dans le marbre que dans une banque traditionnelle.
Si cela peut désavantager les emprunteurs qui n’ont qu’une faible marge de négociation, voire qui n’en disposent d’aucune, ils ont en retour un aperçu plus lisible de l’offre de crédit. Et ce choix stratégique des banques en ligne repose aussi sur une politique de gestion du risque plus prudente. La relation à distance les oblige en effet à prendre plus de précaution dû fait d’une connaissance client hypothétiquement moins raffinée